D’ici 2030, plusieurs tendances énergétiques majeures vont remodeler le secteur de la construction, de la rénovation et de la gestion des bâtiments. Ces tendances sont principalement portées par des impératifs de durabilité, de réduction des émissions de carbone et d’optimisation énergétique, avec un impact direct sur les pratiques de construction et les modes de consommation d’énergie. Voici les principales tendances énergétiques à anticiper d’ici 2030 :
Neutralité Carbone et Énergies Renouvelables
L’objectif de neutralité carbone d’ici 2050, fixé par la France et l’Union Européenne fait du déploiement des énergies renouvelables une priorité pour 2030. Le Green Deal européen impose de réduire les émissions de CO2 de 55 % d’ici 2030, ce qui accélérera la transition vers les énergies renouvelables et les solutions bas carbone dans le secteur immobilier.
Croissance des énergies renouvelables
- Solaire photovoltaïque et thermique : L’installation de panneaux solaires photovoltaïques sera largement encouragée, tant dans les bâtiments résidentiels que dans le tertiaire. Le solaire thermique (utilisé pour chauffer l’eau sanitaire) continuera de se déployer.
- Pompes à chaleur : La technologie des pompes à chaleur (air-air, air-eau, géothermique) sera la norme pour le chauffage et la climatisation, remplaçant les chaudières à gaz et au fioul.
- Autoconsommation et bâtiments à énergie positive : L’autoconsommation d’énergie produite sur site, via des solutions comme les microgrids et les bâtiments à énergie positive (BEPOS), deviendra une pratique courante. Les bâtiments devront produire autant ou plus d’énergie qu’ils n’en consomment.
Objectif : décarbonisation complète
La priorité sera donnée aux solutions bas carbone, tant dans la construction que dans la production d’énergie lors de l’’exploitation des bâtiments. L’utilisation de matériaux à faible impact carbone, comme le bois, le béton recyclé ou les matériaux biosourcés, sera largement privilégiée.
Généralisation des Bâtiments à Énergie Positive (BEPOS)
Les bâtiments à énergie positive, qui produisent plus d’énergie qu’ils n’en consomment, seront la norme pour toutes les constructions neuves à partir de 2030
Caractéristiques des BEPOS
- Production d’énergie locale : Grâce aux panneaux solaires, éoliennes ou systèmes géothermiques, les BEPOS produisent leur propre électricité ou chaleur. Les bâtiments seront équipés de technologies de stockage d’énergie pour optimiser l’utilisation de cette énergie.
- Gestion intelligente de l’énergie : L’intégration de systèmes intelligents permettra de gérer la consommation d’énergie en fonction des besoins, avec des technologies de domotique et de smart grids pour adapter l’offre à la demande en temps réel.
Réglementation et incitations
- RE2020 et au-delà : La Réglementation Environnementale 2020 impose déjà des normes strictes sur la performance énergétique des bâtiments neufs. Cependant, d’ici 2030, les nouvelles constructions devront systématiquement viser le statut BEPOS, soutenues par des incitations financières comme des aides, des subventions et des dispositifs fiscaux.
- La RE 2020 imposera de nouveaux seuils d’émissions carbone en 2025, 2028 et 2031. Différenciées selon la typologie de bâtiment (individuel ou collectif), ces nouvelles exigences entreront en vigueur de façon progressive.
Rénovation Énergétique Massifiée
Avec l’interdiction progressive de louer des passoires thermiques (logements classés F et G), la rénovation énergétique sera un enjeu crucial d’ici 2030. Le parc immobilier ancien sera largement transformé pour répondre aux exigences environnementales, en particulier pour les copropriétés et les immeubles collectifs.
Stratégies de rénovation énergétique
- Rénovation globale : La tendance sera de réaliser des rénovations globales, qui permettent une amélioration significative de la performance énergétique (au moins 35 % d’économies d’énergie). Cela implique d’intervenir sur l’isolation, le chauffage, la ventilation et parfois la production d’énergie.
- Financements renforcés : Les dispositifs comme MaPrimeRénov’ ou les Certificats d’Économies d’Énergie (CEE) seront massivement utilisés pour financer ces rénovations. Des prêts verts et des financements innovants, tels que le tiers-financement, permettront aux ménages de réaliser des travaux ambitieux.
Obligations réglementaires
- Interdictions et sanctions renforcées : Les logements classés F et G seront interdits à la location dès 2025, et cette interdiction pourrait être étendue aux logements classés E d’ici 2030. Les propriétaires qui ne réaliseront pas les travaux nécessaires s’exposeront à des sanctions financières.
- Rénovation obligatoire pour la vente : Il est probable que les logements énergivores ne puissent plus être vendus sans avoir été rénovés, pour éviter de perpétuer les passoires thermiques.
Développement des Villes Intelligentes et Smart Grids
Les villes intelligentes, intégrant des infrastructures numériques pour optimiser la gestion de l’énergie, seront en plein essor d’ici 2030.
Smart Grids : Réseaux énergétiques intelligents
- Optimisation des flux d’énergie : Les smart grids (réseaux électriques intelligents) permettent de mieux gérer les pics de consommation, d’intégrer les énergies renouvelables de manière flexible et d’optimiser la production locale. Les bâtiments participeront activement à ces réseaux en tant que producteurs et consommateurs d’énergie.
- Stockage et redistribution : Les systèmes de stockage d’énergie, comme les batteries stationnaires, permettront de stocker l’électricité produite en excès et de la redistribuer aux moments où la demande est plus forte.
Infrastructures connectées
- Mobilité électrique : Le développement des véhicules électriques entraînera une demande croissante en bornes de recharge dans les bâtiments résidentiels et tertiaires. Les projets immobiliers devront intégrer ces infrastructures pour répondre aux besoins futurs.
- Domotique avancée : Les bâtiments seront équipés de systèmes de gestion automatisée de l’énergie qui ajusteront la consommation en fonction des tarifs d’électricité, de la météo, et des habitudes des occupants.
L’Économie Circulaire et la Durabilité des Matériaux
L’économie circulaire deviendra un pilier dans le secteur du bâtiment, avec un accent particulier sur les matériaux durables, recyclés ou biosourcés.
L’économie circulaire deviendra un pilier dans le secteur du bâtiment, avec un accent particulier sur les matériaux durables, recyclés ou biosourcés.
Matériaux biosourcés et recyclés
- Matériaux bas carbone : Les matériaux comme le bois, le chanvre, ou les matériaux recyclés seront privilégiés, en raison de leur faible impact environnemental. Les futures réglementations favoriseront de plus en plus l’utilisation de matériaux renouvelables.
- Réemploi : Le réemploi des matériaux issus de la démolition des bâtiments sera systématisé. De nombreux projets immobiliers intégreront des éléments récupérés, tels que les structures en acier ou les panneaux de façade, pour limiter le gaspillage et réduire l’empreinte carbone des constructions.
Réglementation renforcée
- Analyse du cycle de vie des bâtiments : Les normes incluront l’analyse du cycle de vie des matériaux utilisés, ce qui prendra en compte leur impact environnemental depuis l’extraction des matières premières jusqu’à leur fin de vie. Les bâtiments devront être conçus pour être démontables et recyclables.
- Construction modulaire : Les constructions modulaires, où les bâtiments peuvent être démontés et réassemblés, permettront de réduire l’impact environnemental et de prolonger la durée de vie des infrastructures.
Technologies Innovantes et Digitalisation
L’innovation technologique jouera un rôle majeur dans l’optimisation énergétique des bâtiments d’ici 2030.
Intelligence artificielle (IA) et IoT
- Optimisation des consommations : L’intelligence artificielle (IA) combinée à l’Internet des objets (IoT) permettra d’optimiser la gestion énergétique des bâtiments. Ces technologies permettront de prédire les consommations, de mieux gérer les équipements énergétiques et de réduire les coûts liés à l’énergie.
- Maintenance prédictive : Grâce aux capteurs connectés, les systèmes de chauffage, ventilation et climatisation pourront être surveillés en temps réel, et les pannes anticipées via la maintenance prédictive.
Bâtiments autonomes en énergie
- Microgrids et stockage local : Les bâtiments seront de plus en plus autonomes en énergie, intégrant des microgrids locaux pour gérer la production et la consommation sur un petit périmètre (immeuble, quartier). Le développement des technologies de stockage permettra de garantir une autonomie énergétique, même lors des pics de consommation ou des pénuries d’énergie.
Conclusion : Vers un Parc Immobilier Durable et Intelligent d’ici 2030
D’ici 2030, les tendances énergétiques seront fortement axées sur la décarbonisation, l’autonomie énergétique et la rénovation massive du parc immobilier. La généralisation des bâtiments à énergie positive, le déploiement des énergies renouvelables, et l’intégration des smart grids transformeront profondément le secteur. Ces évolutions, portées par les impératifs de neutralité carbone, imposeront aux acteurs du marché de s’adapter aux nouvelles normes environnementales et aux attentes croissantes en matière d’efficacité énergétique.
Pour les promoteurs, gestionnaires et propriétaires, anticiper et intégrer ces tendances dès aujourd’hui représente une opportunité de moderniser les bâtiments, de réduire les coûts énergétiques, et de valoriser leurs actifs immobiliers. En investissant dans des technologies innovantes et en adoptant une approche durable, le secteur immobilier sera mieux préparé à relever les défis énergétiques de demain tout en créant des espaces plus intelligents, économes et respectueux de l’environnement.
L’application Izired permet d’intégrer dès la phase faisabilité les solutions éco-responsables afin de participer à la décarbonisation des logements.